Un rêve de jeunesse pour Luc Besson

Art 9 July, 2017
  • Photo Courtoisie JESSICA FORDE
    Valérian et la cité des mille planètes est le film le plus ambitieux du cinéaste français Luc Besson.

    Maxime Demers

    Dimanche, 9 juillet 2017 20:31

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    Dimanche, 9 juillet 2017 20:31

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    C’est le projet d’une vie pour Luc Besson. Le célèbre cinéaste français rêvait depuis une vingtaine d’années de porter au grand écran les aventures de Valérian et Laureline, une série de bandes dessinées de science-fiction qui a marqué sa jeunesse. Et il a pris les grands moyens pour le faire en réalisant le film le plus coûteux de l’histoire du cinéma européen.

    Luc Besson (Lucy, Le Cinquième Élément, Nikita) poussera certainement un soupir de soulagement quand son Valérian et la cité des mille planètes prendra l’affiche aux quatre coins de la planète le 21 juillet prochain. Tourné avec un budget de 197 millions d’euros (soit environ 290 millions de dollars canadiens), ce film très ambitieux représente, pour lui, de nombreuses années de réflexion et de travail acharné.

    Si Besson a grandi en lisant les aventures de Valérian et Laureline (une série d’albums de science-fiction très populaire dans les années 1970 et 1980), ce n’est qu’il y a 20 ans qu’il a eu l’idée d’en faire un film.

    « Le premier à m’avoir parlé de cette idée a été le dessinateur de Valérian, Jean-Claude Mézières, avec qui j’avais travaillé sur le plateau de mon film Le Cinquième Élément (en 1997), évoque Besson, rencontré le mois dernier lors d’une visite éclair à Montréal.

    « Jean-Claude m’avait dit : pourquoi t’es en train de faire ce film pourri et tu ne fais pas Valérian à la place. Il est le premier à m’avoir mis la puce à l’oreille. Je n’y avais jamais pensé avant parce que Valérian faisait partie de mon enfance et que c’était en moi. Puis, en me replongeant dans les bandes dessinées, je me suis dit que c’était impossible à faire à ce moment-là parce que la technologie ne le permettait pas. Il a vraiment fallu attendre près de 10 ans pour me dire : peut-être que ce sera possible dans cinq ans, alors commençons à écrire. »

    Photo courtoisie

    Les acteurs Dane DeHaan et Cara Delevingne incarnent les agents spatiotemporels Valérian et Laureline dans le film de science-fiction
    Valérian et la cité des mille planètes.

     

    L’effet Avatar

    En 2009, Luc Besson avait réussi à accoucher d’un scénario de Valérian qui lui plaisait. Mais en découvrant ce qu’avait accompli James Cameron avec Avatar, le cinéaste français a de nouveau tout remis en question.

    « J’ai décidé de changer tout mon scénario après avoir vu Avatar, confie-t-il. Parce que James Cameron a ouvert des portes. Avant la sortie d’Avatar, on ne savait pas que c’était possible d’aller jusque-là sur le plan technologique. Il a ouvert les champs de possibilités pour la technologie des effets visuels, comme George Lucas l’avait fait il y a 40 ans avec Star Wars. C’est bien d’être le petit frère des autres qui profite des avancées de ses aînés ! »

    L’intrigue de Valérian et la cité des mille planètes se déroule au 28e siècle. On y suit les aventures des agents spatiotemporels Valérian (Dane DeHaan) et Laureline (Cara Delevingne) qui ont pour mission de protéger la cité intergalactique Alpha, une mégalopole constituée de milliers d’espèces différentes issues des quatre coins de l’univers.

    Pour le scénario de son film, Besson s’est inspiré de l’intrigue du sixième album de la série, L’ambassadeur des ombres, paru en 1975.

    « J’ai choisi précisément cet album pour son histoire, explique Besson. Elle a une dimension humaine et écologique très intéressante. Ça parle beaucoup de l’humanité et des êtres humains. Au 28e siècle, quand on est confronté à des races différentes d’extraterrestres, on s’aperçoit que les êtres humains ne sont pas forcément les meilleurs. »

    Photo courtoisie

    Une scène du film.

     

    2734 plans truqués !

    Même s’il a souvent été aux commandes de grosses productions dotées de budgets très importants, Valérian est le projet le plus ambitieux de Luc Besson à ce jour. « Et de loin ! » souligne le réalisateur en riant.

    « Le Cinquième Élément était aussi très ambitieux à l’époque. Mais il y avait 188 plans truqués dans Le Cinquième Élément. En comparaison, dans Valérian, il y en a 2734 ! Ça donne un peu une idée de la taille des deux. Je crois que je n’aurais pas pu faire Valérian plus tôt dans ma carrière, même avant Lucy. Parce que dans Lucy, il y a quand même 500 plans d’effets visuels. Ça m’a permis de me familiariser avec cette façon de faire du cinéma. »

    Valérian et la cité des mille planètes prendra l’affiche au Québec le 21 juillet.